Les cinq années à venir témoigneront des changements profonds et durables que la pandémie engendre dans nos habitudes de travail. Pour l’entreprise, il s’agit de repenser, voire de totalement remettre en question, l’ensemble de ses processus interactifs avec ses parties prenantes (clients, fournisseurs et collaborateurs), tout en préservant le plus précieux de son identité : sa raison d’être (qui définit ses objectifs de production), sa capacité à observer et accueillir les changements de son environnement (pour en dégager une stratégie) et surtout sa propension à veiller au développement de ses collaborateurs, sources vives de ses propres performances (qui soutiennent, répondent et s’inscrivent dans son cahier des charges).
Sur ce dernier point, ses défis sont inouïs car ils ne sont pas QUE technologiques, ils ne sont pas non plus SEULEMENT du ressort de la motivation de chacun… ils sont devenus hybrides, organiques et ne se contentent plus de marquer la rupture par un changement : ils sont la marque d’une transformation en continu, véritable mutation qui de plus s’accélère toujours plus… le disruptif c’est tout le temps, partout, pour tous !
Cependant, gageons que certains traits de notre humanité demeurent, eux, immuables : nos rituels. Ils fournissent les éléments informels de notre réassurance, nourrissent le socle de notre stabilité car ils sont un moyen d’exprimer des signes de reconnaissance, source d’appartenance, et donc de fidélité.
Si elle veut vivre avec son temps l’entreprise va devoir matérialiser les critères intangibles qui réunissent hommes et femmes pour porter un projet, et démontrer ainsi qu’elle incarne les valeurs immatérielles de ses parties prenantes.
C’est tout l’enjeu de la digitalisation du monde du travail qui n’est pas seulement un pari technologique tant il porte en lui les espoirs de cohésion que nous devons préserver à l’heure ou le travail à distance s’impose certains jours comme une nouvelle norme avec laquelle il nous faudra compter.